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mercredi 16 février 2005

KYOTO (Japon) (AFP) 14h46 - Avec l’entrée en vigueur mercredi du protocole de Kyoto, 34 pays industriels, mais pas les Etats-Unis, sont désormais tenus légalement de réduire d’ici 2012 leurs rejets de gaz à l’origine du changement climatique. Il s’agit essentiellement du Japon, de l’UE, du Canada et de la Russie.

Mais le protocole de Kyoto n’est qu’un "premier pas", a prévenu la plus haute responsable de l’ONU pour le climat, la Néerlandaise Joke Waller-Hunter, s’exprimant lors d’une cérémonie marquant l’entrée en vigueur du protocole, qui a été organisée dans la ville japonaise où l’accord a été conclu en décembre 1997. "Nous avons de bonnes raisons de célébrer" l’entrée en vigueur du protocole, a-t-elle dit, "en même temps il nous faut prendre conscience que le protocole de Kyoto est le premier pas mais qu’il ne suffit pas pour régler le problème", a déclaré la Secrétaire exécutive de la Convention de l’ONU sur le changement climatique.

La communauté internationale doit préparer un nouvel accord multilatéral pour combattre le réchauffement planétaire, a estimé Mme Waller-Hunter.

"Il faut faire davantage pour se rapprocher de l’objectif fixé par la Convention" de l’ONU sur le changement climatique, a-t-elle affirmé.

Elle faisait allusion à ce premier accord international sur l’effet de serre, adopté au sommet de Rio en 1992 et entré en vigueur en 1994, que Kyoto a durci quelques années plus tard.

Elle a cité une phrase-clé de la Convention appelant à stabiliser les concentrations de gaz à effet de serre dans l’atmosphère "à un niveau qui empêche toute perturbation anthropique dangereuse du système climatique", c’est-à-dire toute interférence "dangereuse" par les activités humaines.

Le premier pollueur de la planète, les Etats-Unis, a refusé de ratifier Kyoto en 2001.

Plus de 300 écologistes ont défilé sous la pluie dans les rues de Kyoto, où le protocole a été adopté le 11 décembre 1997, pour célébrer son entrée en vigueur et exhorter le président américain George W. Bush à "écouter la Terre et non ses hommes d’affaires".

L’accord ne concerne pas seulement les pays industriels, même si ceux-ci sont les seuls à avoir des engagements chiffrés et contraignants.

Il va toucher aussi 107 pays du Sud qui l’ont ratifié, dont tous les poids lourds : Chine, Inde, Brésil, Corée du Sud, Indonésie et Afrique du Sud.

Ces pays sont invités à maîtriser leurs émissions et à établir des inventaires. Ce faisant, ils doivent bénéficier de l’aide technique et financière des pays riches ainsi que de transferts de technologies "propres" du Nord.

"Nombre d’entre nous sommes habitués à notre mode de vie et il n’est pas facile de nous persuader de consommer moins et de réduire les gaz à effet de serre", a observé pour sa part le prix Nobel de la paix 2004 et ministre de l’Environnement, la Kenyane Wangari Maathai, également présente à la cérémonie.

"Nous savons tous que même dans les pays où le protocole n’a pas encore été ratifié, il y a des millions de citoyens et de groupes qui souscrivent à l’esprit et à la lettre du protocole de Kyoto", a-t-elle ajouté mettant en garde contre le risque de voir les changements climatiques créer des masses de réfugiés à la recherche d’eau.

Les engagements chiffrés du Nord portent sur les émissions de CO2 (gaz carbonique ou dioxyde de carbone) et de cinq autres gaz. Ils sont individualisés par pays et seront calculés sur la moyenne des années 2008-2012, qui sera comparée aux tonnes rejetées en 1990.

Pour la plupart des pays industriels, l’objectif est une diminution (Japon et Canada moins 6%, UE moins 8%). Quelques-uns sont autorisés à accroître leurs émissions (Norvège, plus 1%, Islande, plus 10%), mais moins qu’ils auraient tendance à le faire naturellement.

Le ministre allemand de l’Environnement, Juergen Trittin, a proposé mercredi que l’Union européenne s’engage à réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 30% d’ici 2020 par rapport au niveau de 1990.

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