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Nîmes

jeudi 15 juin 2006 (Date de rédaction antérieure : 15 juin 2006).

Réunion RESF 17h30 école Gustave Courbet

http://www.educationsansfrontieres.org/ http://www.ras.eu.org/resf/

Communiqué de la Ligue des Droits de l’Homme

Hier après-midi, le ministre de l¹Intérieur, confronté à la mobilisation de plus en plus forte des enseignants, des élèves et de leurs parents contre les expulsions d¹élèves sans-papiers, a annoncé qu¹il s¹attacherait désormais à remplir un « devoir d¹humanité » en la matière.

Les actes n¹ont mis que quelques heures à suivre les mots. En fin de matinée hier, Shabar et Jonas Erten, âgés de trois et de six ans, ont été arrêtés par des policiers à l¹école maternelle Julien Pesche au Mans, et emmenés rejoindre leur maman au commissariat. Les militants du RESF et de la section LDH du Mans se sont rassemblés ce matin dès 5 heures 30 pour tenter de faire échec à la reconduite à la frontière : trop tard ! Madame Erten et ses deux enfants avaient été embarqués à 4 heures 20 du matin, afin d¹éviter témoins et journalistes. Leur avion a décollé ce matin à 11h10 de l¹aéroport de Roissy.

Il faut croire que les enfants Erten et leur mère constituaient une menace grave pour l¹ordre public : réfugiés kurdes, arrivés de Turquie en Norvège, ils avaient osé envahir le sol français au lieu de demander l¹asile à Oslo, au motif que leur grand-mère et leur tante résidaient au MansŠ en situation parfaitement régulière. On le voit, leur expulsion ne pouvait attendre même la fin de l¹année scolaire : selon le ministère de l¹Intérieur, l¹engagement pris par la circulaire d¹octobre 2005 de suspendre les reconduites en cours d¹année ne s¹appliquerait pas aux écoles maternelles. Quant au droit à la vie familiale normale garanti par l¹article 8 de la Convention européenne des droits de l¹Homme, il ne pèse pas bien lourd quand on n¹a que mépris pour ceux que Jean-Marie Le Pen a baptisé « droitsdel¹hommistes ».

La LDH a tenté d¹attirer l¹attention d¹un conseiller de Monsieur Sarkozy sur cette affaire lamentable : enfants arrêtés en école maternelle, sortis du lit à 3 heures du matin pour être soustraits aux regards et à la solidarité de leurs prochesŠ La réponse fut brève et quelque peu agacée : « ils n¹ont qu¹à demander l¹asile en Norvège, j¹applique les textes ».

« Devoir d¹humanité », disait le ministre-candidat. On sait que selon un de ses amis politiques qui l¹a précédé place Beauvau, « les promesses n¹engagent que ceux qui les écoutent ». En tout cas, la famille Erten saura désormais quel sens le gouvernement actuel de la République française donne concrètement au mot « humanité ». A chacun, désormais, de juger en conscience.

Paris, le 7 juin 2006

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