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jeudi 6 septembre 2007

Ouagadougou, Burkina Faso - En prélude à la rencontre de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) prévue le 13 septembre prochain à Genève (Suisse), quatre pays africains producteurs de coton (Bénin, Burkina Faso, Mali et Tchad) se sont concertés jeudi à Ouagadougou, pour arrêter une position commune en prévision des négociations attendues à la table de l’instance mondiale du commerce.

Réunis au sein de l’Initiative sectorielle en faveur du coton, les ministres en charge du Commerce de ces quatre pays regroupés sous la coalition C4 ont, à l’issue d’une journée de concertation, arrêté une position commune à défendre lors des prochaines négociations de l’OMC.

Ces ministres, qui étaient assistés des représentants d’associations et d’unions des producteurs de coton, ont partagé des informations relatives à l’évolution des négociations et échanger sur les questions liées à l’avenir du coton africain.

Il s’agit des propositions relatives à la suppression des subventions occidentales à la production de coton et la mise en place d’un fonds de compensation des pertes subies par les producteurs africains du fait de ces subventions.

Dans les quatre pays (Bénin, Burkina, Mali, Tchad), la production du coton contribue pour environ 8 à 12% du Produit intérieur brut (PIB), 40% des recettes d’exportations totales et 70% des recettes d’exportations agricoles.

Présidant la rencontre, le ministre burkinabé du Commerce, de la Promotion de l’entreprise et de l’Artisanat, Mamadou Sanou, a indiqué qu’il s’agit pour les pays du C4 d’examiner les modalités pour le coton figurant dans le texte de négociation du 17 juillet 2007 du Président du comité de l’Agriculture.

"Ces modalités, à l’instar d’autres questions importantes, feront l’objet d’intenses négociations à la reprise des travaux à l’OMC en ce mois de septembre 2007", a-t-il affirmé.

M. Sanou a aussi indiqué que cette réunion de concertation s’inscrit dans une tradition établie par les pays du C4 de "se retrouver chaque fois que la situation l’exige" pour examiner et trouver ensemble des solutions à leurs préoccupations communes.

Il est ressorti des discussions que les producteurs africains et spécifiquement ceux du C4, risquent de subir les effets de la dépression des prix mondiaux du coton due aux subventions, si les aspects relatifs à l’aide au développement du secteur du coton ne sont pas pris au compte.

Le prix du coton au Burkina Faso a été fixé le 11 mai dernier, en tenant compte des cours du marché mondial et de la parité euro-dollar, à 145 FCFA le kilogramme de coton graine au producteur, contre 165 FCFA en 2006-2007, 175 FCFA en 2005-2006 et 210 FCFA en 2004-2005, avec une augmentation considérable du prix des intrants.

Le groupe du C4, tout en réaffirmant l’importance vitale du coton pour l’économie et les populations des pays respectifs, a souligné les risques de disparition des filières cotonnières africaines à cause des subventions et des soutiens internes pratiqués dans les pays du Nord.

Selon les propositions du groupe, les pays du Nord devraient réduire leurs soutiens internes de 70% pour l’Union européenne et de 60% pour les Etats-Unis et le Japon.

Cela ramènerait le plafond de soutiens de l’UE à 20,1 milliards d’euros contre 67,16 milliards de FCFA actuellement, les Etats-Unis et le Japon respectivement à 7,6 milliards de dollars et 1,6 milliard de yens.

Ouagadougou - 06/09/2007

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