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Accueil du site > Développement > Trois milliards d’habitants dans les bidonvilles en 2050

jeudi 7 avril 2005

LEMONDE | 07.04.05 | 19h59

Le nombre d’occupants des bidonvilles a augmenté de 50 millions depuis 2003, soit un bidonville dont la taille représenterait deux fois celle de Tokyo. D’ici à 2050, la populatoin des bidonvilles pourrait tripler pour atteindre trois milliards si rien n’est fait pour enrayer la tendance. Tel est le constat dressé à l’ouverture de la 20e session du Conseil d’administration de ONU-Habitat, le programme des Nations unies pour les établissements humains, lundi 4 avril, à Nairobi (Kenya).

Anna Tibaijuka, directrice exécutive d’ONU-Habitat, a jugé nécessaire que cette évolution soit prise en compte dans les Objectifs de développement du millénaire de l’ONU, qui visent actuellement à améliorer les conditions de vie de 100 millions d’habitants de bidonvilles d’ici à 2020. "Nous ne devons pas seulement améliorer la vie de cinq millions d’habitants par an jusqu’en 2020, mais celle de plus de 30 millions par an si nous voulons enrayer la chute rapide du monde en développement dans la pauvreté urbaine", a-t-elle affirmé, ajoutant que chaque pays devrait se fixer comme objectif de réduire de moitié la population qui vit dans ces conditions.

Dans un message écrit, le secrétaire général de l’ONU, Kofi Annan, a rappelé que "la population en zone urbaine est aujourd’hui plus importante que jamais [et que] près de 30 % de cette population (un milliard) habitent dans des taudis".

Les migrations des zones rurales vers les périphéries urbaines, où l’habitat est de type sommaire et instable, entraînent une extension accélérée des bidonvilles, a déclaré Mme Tibaijuka. Les bidonvilles, où l’environnement naturel est entièrement dégradé et où la plupart des gens vivent avec moins de 1 dollar par jour, sont des lieux de prédilection pour la propagation du sida, a souligné Mme Tibaijuka. Les taux de fécondité et de mortalité infantile y sont très élevés.

"Le problème central auquel fait face la communauté internationale est notre échec à résoudre les problèmes des bidonvilles dans le monde", a indiqué Mme Tibaijuka. Selon elle, la pauvreté urbaine peut être comparée à un "tsunami sur le long terme", en référence au raz-de-marée qui a dévasté l’Asie le 26 décembre et provoqué la mort de quelque 270 000 personnes. Une telle pauvreté "est beaucoup plus destructrice que tous les désastres et les guerres mises ensemble", a-t-elle estimé.

Vincent Fagot, avec AFP, Reuters

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